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LES ÉCOLES

d’éducation féminine les mieux organisés et les plus énergiquement soutenus. C’est de huit à dix ans que les filles hindoues contractent mariage, et à partir du jour de la cérémonie nuptiale, elles sont condamnées à vivre dans la réclusion du harem, où elles oublieraient facilement le peu qu’elles auraient pu apprendre à l’école dans un âge aussi tendre. Aussi on a eu beau mettre en pratique les moyens les plus divers, essayer de tenter les familles pauvres en accordant une prime journalière à chaque enfant qui assiste au cours de l’école, comme cela s’est pratiqué dans certains établissements de Calcutta, ou bien s’efforcer de rallier à la cause de l’éducation les castes élevées : partout le résultat a cruellement trompé les espérances. Un homme dont le passage dans l’Inde a été marqué par les plus généreux sacrifices en faveur de la cause de l’éducation des natifs, l’honorable Drinkwater Béthune, membre du conseil suprême, accorda, il y a quelques années, une donation princière à une école où il espérait pouvoir réunir les jeunes filles des meilleures familles indiennes de Calcutta. Dans cet espoir, les règlements du nouvel établissement proscrivaient toute tentative de conversion religieuse ; les préjugés de caste, les habitudes de la famille indienne devaient être scrupuleusement respectés. Et cependant cette institution , ouverte depuis plusieurs années dans une ville de 1 million d’âmes, sous le patronage des hommes les plus éminents du gouvernement de l’Inde, dotée d’une manière libérale, n’a jamais compté plus de 60 élèves ! En présence