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LES ANGLAIS ET L’INDE

vient bientôt les délivrer de leur impitoyable tyran.

Nous n’avons parlé jusqu’ici que des écoles élémentaires de bengali et d’indoustani ; il est temps de dire quelques mots des établissements de la communauté native, où l’on donne un enseignement d’un ordre plus élevé. Ces établissements se divisent en trois catégories distinctes : les écoles de persan, les écoles d’arabe, et les écoles de sanscrit.

Le persan est le langage des sciences et de la véritable littérature orientale, il se lie intimement aux souvenirs de gloire et de puissance de la population mahométane de l’Inde. De plus, sous l’influence du système politique de statu quo qui a prévalu si longtemps dans les conseils de l’honorable compagnie, le persan est demeuré exclusivement jusqu’à ces derniers temps le langage des affaires, des cours et des tribunaux. L’on s’explique donc facilement, à tous égards, que ce langage soit très-répandu parmi la population native, sans distinction de croyances religieuses. Le programme d’enseignement des écoles de persan comprend la lecture, l’écriture, le mécanisme grammatical du langage, la composition, l’étude des poètes, etc. Si les livres imprimés n’y sont point toujours employés, on s’y sert universellement d’ouvrages manuscrits dont la morale est de beaucoup supérieure aux légendes informes et aux sentences impures en usage dans les écoles de bengali et d’indoustani. L’enseignement de l’école persane emploie en moyenne de dix à douze ans : les élèves commencent leurs études vers l’âge de huit ans et les terminent de