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LES ANGLAIS ET L’INDE

de même qu’il ôte l’épine qui a percé son pied à l’aide d’une autre épine.

« Une femme est nécessaire pour avoir un fils, un fils pour que des gâteaux soient offerts à vos funérailles, un ami pour trouver assistance dans le besoin ; mais l’argent pourvoit à toutes les nécessités de la vie.

« Posséder bon appétit, bonne nourriture, force virile, belle femme, cœur généreux et beaucoup d’argent, ce sont les véritables signes qu’un homme a bien mérité du ciel dans sa vie antérieure. »

Ces sentences, empreintes d’une philosophie égoïste et mondaine, sont loin d’être les pires de l’espèce, et la décence ne permettrait pas de citer certains passages d’exercices donnés à des enfants, passages qui doivent laisser dans de jeunes esprits des taches ineffaçables.

Si l’instruction de l’école native néglige complètement le côté moral de l’éducation, on ne tire nul parti dans la discipline intérieure de l’émulation et des bons instincts des enfants. Pour faire respecter leur autorité, les pédagogues ont recours à des punitions souvent grotesques, quelquefois terribles. Le code pénal en vigueur dans les écoles natives mérite à tous égards qu’on en dise quelques mots. Voici, par exemple, l’élève condamné à se coucher la face contre terre, avec une brique entre les épaules et une brique au bas des reins, double fardeau qu’il doit porter sans le laisser tomber pendant un temps déterminé : souvent on le contraint à se tirer lui-même les oreilles, et s’il se montre trop indulgent pour ses organes auriculaires, il encourt une punition