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LES ÉCOLES

de roupies ; mais ce sont là les établissements de luxe, l’exception. Le plus souvent il n’y a point de bâtiments affectés à l’école, elle se rassemble dans un temple, au coin d’une boutique, sous un arbre, quelquefois même en plein air. Quant au maître, aux termes des lois religieuses, il devrait appartenir à la caste des écrivains. Là du moins la barrière des préjugés hindous a été en partie démolie, et l’on trouve à la fois parmi les maîtres des brahmes de l’ordre le plus élevé et des parias des castes les plus basses. Le salaire du maître d’école est payé soit en argent, soit en présents de riz, blé, tabac. En tenant compte de tous ces éléments de recette, on trouve que le salaire des maîtres d’école varie de 2 roupies 5 anas à 6 roupies par mois. Faut-il dire que ces faibles appointements rétribuent et très-largement le peu de manne scientifique que les mentors cuivrés sont capables de distribuer à leurs pupilles ? Ce sont pour la plupart des hommes simples et ignorants, qui enseignent mécaniquement le peu de connaissances qu’ils ont mécaniquement apprises, sans tenter de sortir des limites de l’éducation la plus élémentaire, sans se douter même de l’importance de leur mission. C’est à l’âge de cinq ans que la loi hindoue ordonne de commencer l’éducation, et dans les familles aisées l’initiation première de l’enfant est célébrée par une sorte de fête religieuse, où, en lui guidant la main, on fait tracer sur le sable au débutant les lettres de l’alphabet. Immédiatement après cette cérémonie, le bambin est conduit à l’école voisine. Sa vie scolaire est alors commencée, elle durera de