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LES ANGLAIS ET L’INDE

l’ignorance et des superstitions, ils arrivèrent sans transition à détester et à poursuivre avec fanatisme les idoles qu’ils avaient adorées. Des outrages publics faits par des élèves du collège aux superstitions religieuses de leurs compatriotes accusèrent ouvertement un état de choses qui devait sérieusement effrayer les parents, et le gouvernement, pour y remédier, dut proscrire dans le collège, de la manière la plus sévère, la discussion des matières religieuses.

Ces résultats avaient sans doute dépassé le but désiré ; ils démontraient toutefois victorieusement que les préjugés des natifs n’opposaient pas des obstacles insurmontables à la propagation des sciences modernes, et l’autorité anglaise ne fit que se rendre à l’évidence en entrant timidement dans la voie que l’initiative des individus avait ouverte. Des cours d’anglais, de géographie, de géométrie, d’astronomie, furent ouverts dans les établissements publics, mais sans que l’on introduisît aucun changement radical dans le programme des études et le mode de distribution des subsides publics. Il était réservé à lord William Bentinck, guidé par les conseils du célèbre historien Macaulay, de réformer en son entier un système d’éducation suranné dont l’expérience avait fait justice. En augmentant le budget de Téducation publique, il émonda des dépenses parasites et fort considérables, telles que les fonds alloués pour la publication des livres orientaux, les subsides aux élèves pauvres. Dans le nouveau système introduit sous le patronage du noble lord, les études furent dirigées vers l’an-