Page:Valbezen - Les Anglais et l’Inde, 1857.djvu/147

Cette page n’a pas encore été corrigée
137
LES ÉCOLES

voie rationelle et progressive. En 4846, plusieurs Européens éminents et quelques natifs éclairés se formèrent en comité à Calcutta et réunirent par souscription une somme de 60,000 roupies, avec laquelle il fut pourvu aux dépenses de premier établissement d’un collège hindou, fondé pour enseigner aux natifs la langue anglaise et les sciences modernes. Un succès décisif ne couronna pas cette première expérience ; après six ans d’existence, rétablissement ne comptait pas plus de soixante élèves. Des dissensions qui éclatèrent alors dans le sein du comité allaient conduire cette entreprise à une ruine certaine, quand le gouvernement se décida à intervenir en sa faveur : il fut résolu que l’on réunirait dans les mêmes bâtiments le collège hindou et un collège sanscrit dont la création avait été autorisée par la cour des directeurs.

Les améliorations ne se réalisent pas en un jour dans l’Inde, et les deux écoles réunies ne purent être ouvertes au public qu’en 1827. Les progrès du collège hindou furent rapides et remarquables ; au bout d’un an, il comptait 400 élèves recrutés parmi les familles les plus riches de la communauté native. Le succès intellectuel du nouvel établissement se maintint au niveau de sa fortune matérielle, et si l’on avait pu craindre que l’esprit des jeunes Hindous ne fût qu’un sol ingrat, inhabile à féconder les semences de la science européenne, ces doutes furent bientôt dissipés. Le flambeau de la science eut à peine jeté ses rayons sur ces jeunes esprits, qu’ils en furent comme éblouis, et au’au sortir des limbes de