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LES ANGLAIS ET L’INDE

d’institutions d’éducation européenne dans les domaines de la cour des directeurs, mais ces derniers, avec la mauvaise humeur naturelle à des plaideurs qui ont perdu leur procès, ne prirent d’abord, on le comprend facilement, aucune mesure pour assurer le succès de réformes qu’ils avaient combattues à outrance. La question de Féducation des natifs avait triomphé des obstacles que lui opposait une politique de routine timorée ; elle avait encore à vaincre, et ce n’était pas là une victoire aisée à remporter, les préjugés des orientalistes et des savants dont l’influence avait dominé jusque-là dans les plans d’éducation publique adoptés par le gouvernement anglo-indien. Les préjugés des hommes spéciaux avaient si bien dominé dans la question de l’éducation des natifs, que le bengali, Findoustani, l’urdu, contre l’enseignement desquels on ne pouvait faire valoir l’argument péremptoire des préjugés religieux des natifs, étaient restés en dehors des institutions publiques patronées par le gouvernement anglais. Tous les encouragements, tous les sacrifices étaient réservés aux établissements qui répandaient l’arabe, le persan, surtout le sanscrit, langue morte qui joue à peu près dans la société indienne le rôle utile du grec ancien dans la société européenne. L’entêtement des hommes de science trouvait d’ailleurs un auxiliaire dans cet amour de la routine, cette impuissance d’initiative qui a souvent caractérisé la politique de l’honorable cour des directeurs. Aussi ce fut à des efforts privés que l’on dut dans l’Inde les premières tentatives faites pour diriger l’éducation publique dans une