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LES ANGLAIS ET L’INDE

et le plus ardent des sociétés bibliques, M. Wilberforce, formula leurs exigences dans la question complexe de l’éducation publique et de la propagande chrétienne, en proposant au parlement d’obliger le gouvernement de la compagnie à entretenir des missionnaires chargés de répandre dans ses domaines les vérités chrétiennes. Le parlement n’accepta pas ces mesures trop hâtives, et le bill de M. Wilberforce fut rejeté à une immense majorité. Cet échec ne découragea pas les missions évangéliques, et leurs efforts pour prendre pied sur la terre promise de l’Inde furent couronnés d’un certain succès sous l’administration du marquis de Wellesley. Ce fut ce grand homme d’Etat qui le premier autorisa la distribution des traductions bibliques dans les domaines de la compagnie en disant « qu’un chrétien ne pouvait pas faire moins,et qu’un gouverneur anglais ne pouvait pas faire plus, » paroles marquées au triple sceau de la sagacité politique, du patriotisme et d’un véritable esprit religieux.

Ces concessions faites aux sociétés évangéliques ne furent néanmoins que temporaires, et furent bientôt suivies de mesures prohibitives d’une rigueur inutile, qui justifiaient presque les accusations violentes dont le parti des saints poursuivait la politique timorée du gouvernement de la compagnie. À propos d’un pamphlet écrit en langue persane et imprimé dans l’établissement danois de Serampour, où les erreurs de la religion mahométane étaient exposées et flétries, le conseil suprême de l’Inde crut devoir proclamer la patrie en danger ; et dé-