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LES ÉCOLES

compagnie à l’éducation exclusivement orientale était sans doute d’une politique sage et prévoyante. Aux premiers jours de la conquête, il était indispensable de ménager les seuls sentiments violents des natifs, de témoigner par des actes que la poignée d’Européens à laquelle une fortune inouïe avait remis le sort de ces vastes contrées n’entendait pas substituer sa religion aux religions établies. L’avenir de la domination anglaise ne pouvait être assuré qu’à ce prix. Toutefois ce système soulevait une objection fondamentale : il propageait à plaisir des sciences et des religions également fausses, il se bornait en un mot à continuer, en le faisant toutefois moins bien, ce qu’avaient fait les empereurs de Dehli, et ce vice radical du système, les passions politiques et religieuses ne manquèrent pas de l’exploiter, comme un sujet redoutable d’accusatiou, dans toutes les luttes qui s’engagèrent contre l’ascendant de la compagnie des Indes.

Il existe en Angleterre une influence occulte, fatale en plus d’une circonstance à la fortune publique, mais toujours d’un grand poids dans les destinées du pays : c’est l’influence de ce parti moitié religieux, moitié politique, qui, de son quartier général d’Exeter-Hall, inonde l’univers de ses missionnaires et de ses bibles polyglottes et au rabais. Habiles à exploiter les passions populaires, les saints devaient dès l’origine se poser en adversaires de la politique de l’honorable compagnie des Indes. Au renouvellement de la charte de la compagnie, en 4793, le représentant le plus considérable