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LES ANGLAIS ET L’INDE

ici le rôle de geai paré des plumes du paon, en donnant un aperçu de la discipline du collège, telle que la comprend le Dharma shatra, et telle qu’elle se pratiquait il y a quelques années à peine dans un établissement patenté du gouvernement anglais. Au commencement et à la fin de chaque cours, l’élève est tenu de serrer respectueusement les mains de son maître et de venir toucher son pied droit de son pied droit, son pied gauche de son pied gauche. Il lui est surtout recommandé, au début et à la clôture des leçons, de prononcer la magique syllabe om, car, sans cette précaution, la science glisserait sur son cerveau comme l’huile sur le marbre : c’est le Dharma shatra qui l’assure du moins. L’élève ne doit, sous aucun prétexte, répondre aux ordres de son tuteur, lui parler étant assis ou couché, la bouche pleine ou la face détournée de lui. Tout ceci ne s’écarte guère des règles de la civilité puérile et honnête : voici maintenant qui a plus de couleur locale. Le pupille ne doit jamais censurer, même justement, les ordres de son tuteur, tourner en dérision sa tournure ou son langage, être envieux de sa science, car de pareilles fautes l’exposeraient à revenir sur la terre pour soixante mille ans, sous les espèces d’un âne, d’un reptile ou d’un gros ver. Nous ne pousserons pas plus loin ces citations, bien persuadé, comme nous le sommes, que le régime disciplinaire du Dharma shatra ne renferme aucun germe d’amélioration susceptible d’être introduit dans les collèges de Sainte-Barbe ou d’Éton.

Le patronage accordé par le gouvernement de la