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LES ANGLAIS ET L’INDE

a peut-être trop négligés : nous voulons parler du régime même qui est sorti de eette période agitée et brillante, principal objet jusqu’à ce jour de nos études et de notre admiration. Comment s’est créée la puissance anglaise dans l’Inde, c’est ce qu’on sait assez généralement : ne serait-il pas temps de rechercher à quelles conditions elle se maintient ? Un long séjour dans l’empire indobritannique nous facilite peut-être l’examen de cette dernière question. Le service administratif, l’enseignement, le système pénal, les institutions financières, l’armée, doivent appeler l’attention de quiconque tient à s’éclairer sur les bases de l’établissement anglo-hindou, sur les réformes qu’on y a déjà introduites, sur celles qu’il réclame encore, et nous serviront successivement de sujets d’étude.

Au-dessus du service administratif, dont il faut s’occuper d’abord, se place, on le sait, l’honorable compagnie, représentée par la cour des directeurs. Les Hindous, race peu habituée aux pouvoirs collectifs, se figurent la compagnie sous les traits d’une vieille dame vivant noblement dans une contrée lointaine, par delà les mers. Sans discuter les analogies que la cour des directeurs peut présenter avec la fiction native, il convient d’examiner les pouvoirs attribués par la charte de 1833 à cette importante corporation, afin d’apprécier avec plus d’exactitude les divers changements consacrés par la nouvelle charte de 1853.

Le dernier règlement n’a point modifié les rapports établis en 1833 entre la compagnie et la couronne. Au-