Page:Valbezen - Les Anglais et l’Inde, 1857.djvu/139

Cette page n’a pas encore été corrigée
129
LES ÉCOLES

l’influença française dans l’Inde. Craignant que les jésuites français ne servissent d’actifs auxiliaires à la cause de leur pays, les autorités anglaises dénoncèrent l’imposture aux populations, qui, éclairées sur le véritable caractère des brahmes de Madura, revinrent immédiatement à leurs superstitions primitives. La réaction fut si complète, que le révérend père Dubois, dont le voyage remonte à la fin du xviiie siècle, affirme, dans un des plus remarquables ouvrages qui aient paru sur FInde, n’avoir pas rencontré en vingt-cinq ans un seul chrétien véritable. L’édifice élevé avec tant de ruse, de patience, même d’abnégation et de courage, disparut comme par enchantement, du jour où le mensonge qui lui servait de base eut été dévoilé. Les jésuites abandonnèrent en 1765 la mission de Madura, qui fut confiée désormais aux soins des missions étrangères de Paris.

Les travaux des jésuites de Madura ouvrent et ferment la liste des tentatives vraiment considérables faites par l’Église catholique pour amener la conversion des natifs de l’Inde. Après eux, les événements politiques livrent exclusivement ce vaste champ de propagande religieuse aux mains des missions évangéliques. Ce fut en 1705 que le premier missionnaire protestant, le docteur Ziegenbolg, partit pour la présidence de Madras, sous les auspices de Frédéric IV, roi du Danemark, dont les établissements sur la côte de Coromandel avaient alors une importance considérable. Dans le Bengale, les travaux

des sociétés bibliques ne remontent pas au delà de la