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L’ARMÉE ANGLO-HINDOUE

lerie. S’agit-il de tirer une pièce embourbée dans un terrain difficile ou de faire monter à un obusier une côte escarpée, l’éléphant de la batterie est là, qui du pied et de la trompe travaille avec une intelligence presque humaine. L’on cite même l’exemple d’un éléphant qui, indigné de la mollesse avec laquelle un attelage de bœufs répondait au fouet du conducteur, alla cueillir dans la jungle voisine un petit arbre, et revint gravement appliquer aux bêtes cornues si belle volée de bois que Figaro ne rêva jamais la pareille pour le dos de don Basile, et que la pièce atteignit, à une allure inconnue jusque-là des syces, le sommet des hauteurs.

Pour revenir au dénombrement des non-combattants qui accompagnent une armée indienne, il faut ajouter que chaque éléphant réclame les soins d’un palefrenier et d’un mahout ou conducteur. Les chevaux sont traités avec moins de luxe ; cependant tout cheval, qu’il appartienne à la cavalerie ou à l’artillerie, est toujours accompagné d’un domestique. Pour procéder conformément aux lois de l’étiquette zoologique, nous parlerons ensuite des domestiques attachés aux chameaux. Dans une armée indienne, les chameaux sont toujours en aussi grand nombre que les chevaux, et le règlement accorde un domestique à chaque triade de ces utiles animaux. Il en est de même pour les bœufs qui font le service des ambulances, des bagages, de l’artillerie. Nous avons déjà atteint un nombre considérable de non-combattants, et nous n’avons pas encore parlé du personnel si nombreux de domestiques dont les usages et aussi les nécessités de