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L’ARMÉE ANGLO-HINDOUE

Quelque effrayant que soit ce chiffre, il ne saurait se comparer à celui de la mortalité parmi les enfants de troupe, dont les générations entières disparaissent, ne laissant après elles que de rares et chétifs survivants. Le tableau suivant, emprunté aux documents officiels et pris sur une moyenne de vingt ans, donnera une idée assez exacte de la mortalité annuelle parmi les armées des trois résidences :

Bengale. Madras. Bombay,

Officiers européens. 2,9 pour 100

Soldais européens… 7,38 pour 100 3,846 p. 100 5,078 p. 100. Soldats natifs 1,79 pour 100 2,096 p. 100 1, 291 p. 100.

L’on voit par ce tableau que la résidence de Madras est celle où les soldats européens sont le moins éprouvés par le climat, tandis qu’au contraire la moyenne de mortalité des soldats natifs est double de celle des armées de Bombay et du Bengale. Pour expliquer ce fait assez singulier, il suffira de faire remarquer que les régiments du Bengale sont recrutés parmi les rajpoots et hommes de haute caste, qui s’abstiennent rigoureusement de toucher aux liqueurs fermentées, tandis que les soldats de l’armée de Madras, pris parmi les plus basses castes, se livrent avec passion à tous les excès de l’intempérance.

L’on ne doit pas exonérer le gouvernement de toute responsabilité dans ce déplorable état de choses, si contraire aux intérêts du trésor et du service. En effet les casernes sont souvent construites dans des endroits mal-