Page:Valbezen - Les Anglais et l’Inde, 1857.djvu/119

Cette page n’a pas encore été corrigée
109
L’ARMÉE ANGLO-HINDOUE

guerres de l’Inde, celui de l’artillerie. La première force d’artillerie organisée dans le Bengale fut formée en 1749 de marins tirés de l’escadre de l’amiral Boscawen ; mais ce corps ne prit d’abord que peu d’extension, car les hommes d’État qui dirigèrent aux premiers jours les affaires de la compagnie se montrèrent surtout préoccupés de l’idée d’empêcher les princes natifs d’introduire dans leurs armées les perfectionnements de l’artillerie moderne. À cet effet, on se refusa pendant longtemps à admettre les indigènes dans les rangs de l’artillerie de la compagnie, dans la crainte que des déserteurs n’allassent porter aux souverains voisins les secrets de cette arme redoutable. Les précautions étaient poussées si loin, que les règlements primitifs défendaient à un catholique ou à un homme marié à une femme catholique de faire partie de l’artillerie indienne. Cette susceptibilité était exagérée à tous égards, et les leçons de l’expérience ont démontré que si les finances dilapidées des États natifs ne pouvaient supporter les lourdes dépenses qu’entraîne un corps d’artillerie bien organisé, une artillerie inférieure, qui gêne les mouvements des armées et donne une fausse confiance à des généraux inexpérimentés, est plus nuisible à ceux qui s’en servent qu’à leurs ennemis.

L’artillerie de l’armée du Bengale se compose de trois brigades d’artillerie à cheval et de neuf bataillons d’artillerie à pied. L’équipement et l’armement des hommes sont à peu près les mêmes que dans l’armée de la reine. La première et la troisième brigade d’artillerie à