Page:Valbezen - Les Anglais et l’Inde, 1857.djvu/114

Cette page n’a pas encore été corrigée
104
LES ANGLAIS ET L’INDE

mille juments poulinières. Le système de reproduction n’est pas le même dans les haras de Hissar et de Haupur. Là le gouvernement ne possède pas les juments, mais les vend aux fermiers au prix de 300 roupies, payables par versements annuels de 50 roupies. Malheureusement la race chevaline dépérit dès la seconde génération sous le climat débilitant de l’Inde, et ce n’est qu’en renouvelant les souches incessamment et à grands frais que l’on peut obtenir des sujets de taille et de force propres au service militaire. Un instant l’on avait espéré pouvoir supprimer les haras indiens et remonter les troupes exclusivement à l’aide de chevaux importés d’Australie ; mais la découverte de l’or en ces contrées, en enlevant tous les bras à l’agriculture, a élevé à un prix si excessif le prix des chevaux en Australie même, que la remonte de la cavalerie de l’Inde y est devenue impossible, et que les haras du Bengale, quelque défectueux que soient leurs produits, doivent être conservés. Pour donner une idée des sommes énormes que le service de la cavalerie et de l’artillerie coûte à la compagnie des Indes, il suffira de dire qu’en 1846, après les batailles des premières guerres du Punjab, une remonte de plusieurs centaines de chevaux destinés à l’armée de l’Inde fut faite dans la colonie du cap de Bonne-Espérance. Chaque étalon admis par le comité de remonte était payé 36 livres sterling, et chaque cheval hongre 30 livres sterling. En ajoutant à ce prix 30 livres sterling pour le passage de l’animal du Cap à Calcutta, les frais d’assurance, de débarquement, etc., l’on trouve que