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L’ARMÉE ANGLO-HINDOUE

ciers et des sous-officiers natifs se distinguent à peine de celles des autres hommes. Aux limites des cantonnements et du champ de manœuvre s’étend une ligne de petits pavillons en maçonnerie, où les cipayes, après le service, vont déposer leurs armes. Ce qui frappe surtout le visiteur, c’est l’incroyable mélange des habitudes natives et des habitudes européennes qu’il retrouve chez tous les habitants de ces demeures. Quelle métamorphose, quelle dualité plus complète que celle de ce grenadier de six pieds dont vous avez admiré la bonne tenue et la tournure martiale sur le champ de manœuvre, et que vous retrouvez à cinq minutes de distance vêtu d’un mouchoir de poche et accroupi comme un singe à la porte de sa cabane, aussi différent en un mot du grenadier de la parade que le fidèle ami de Robinson ! De plus, certains détails de la vie intime du soldat natif ne manquent pas d’originalité ; presque dans chaque rue du cantonnement se trouvent des espèces de hangars sous lesquels les ci payes s’exercent à la lutte, exercice qu’ils aiment passionnément. L’arène, creusée à trois pieds environ au-dessous du sol, est recouverte d’un toit de chaume soutenu par des piliers. Pour toute décoration, elle renferme uniformément une figure ornée de bras et de jambes surabondants, qui représente sans doute l’Hercule de l’Olympe de Wishnou. Dans quelques régiments, les officiers encouragent avec raison les hommes à pratiquer ce salutaire exercice, et accordent à certains jours des prix de lutte assez considérables. Faisons remarquer en terminant ce croquis que