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L’ARMÉE ANGLO-HINDOUE

ces corps sont soumis aux mêmes conditions de service que ceux de la ligne, sauf toutefois ceux des régiments locaux et des milices, tels que la milice de Calcutta, le bataillon d’Arracan, etc., qui ne peuvent être employés activement en dehors de leur province.

Les commandements et les mots d’ordre sont donnés en anglais, et il existe, nous a-t-on assuré, dans le Punjab un régiment formé des anciens soldats de Runjet-Singh, oùles commandements sont faits en français, car loger dans la tête du soldat natif quelques mots de langue européenne est l’une des parties les plus ardues de son éducation militaire. Étranger comme nous le sommes aux choses militaires, nous nous croyons pourtant autorisé à dire que l’instruction des régiments natifs qu’il nous a été donné de voir manœuvrer laissait peu de chose à désirer. Il y a toutefois une mollesse dans la marche, une indécision dans le maniement d’arme qui frappe à priori même des yeux inexercés, et révèle que ces corps si bien habillés, si complets sur le champ de parade, ne sauraient soutenir le choc des baïonnettes européennes. Aussi, pour résumer notre opinion sur l’efficience du cipaye comme homme de guerre, dirons-nous que la discipline, l’éducation du régiment, l’art militaire a donné le dernier mot de sa puissance en faisant le cipaye tel qu’il estj mais qu’il n’appartient pas à la science et à la patience humaine de créer un rival au soldat européen avec l’homme de l’Inde. Non pas que des traits pleins de fierté militaire manquent entièrement aux annales de l’armée native, témoin ces grena-