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LES ANGLAIS ET L’INDE

mensuelles, disons-nous, d’un officier peuvent ne s’élever que de 80 à 100 roupies par mois. La mess a généralement chaque semaine un grand dîner ou public nigth, auquel chaque officier peut inviter ses amis. Outre les dépenses de la mess, chaque officier doit payer à un fonds commun 5 roupies par mois, souscription qui sert à payer le loyer de la maison de la mess, les souscriptions aux journaux et revues, l’entretien de la vaisselle et de l’argenterie.

Les règlements des messes de l’armée anglo-indienne sont à peu près les mêmes que ceux de l’armée royale. La table est présidée à tour de rôle par chaque officier, et ce rôle de maître de maison, que remplissent même les plus jeunes, sert à développer dans les états-majors, sans aucun doute, ces manières élégantes que l’on remarque chez la plupart des officiers anglais. Les jeux de hasard sont prohibés dans l’établissement de la mess ; mais on y trouve généralement un billard.

En regard des officiers anglais employés dans l’armée de la compagnie, plaçons maintenant les soldats et les officiers natifs. La compagnie des Indes, en donnant pour base à sa puissance une armée native, a dû prendre soin que les armes des cipayes ne pussent jamais se tourner contre elle. À cet effet, les règlements d’une haute sagesse politique prescrivent de composer les régiments d’hommes des deux religions qui divisent la population de l’Inde, et y forment deux nations rivales. Dans l’infanterie, la proportion réglementaire est de deux tiers d’Hindous et un tiers de musulmans. Depuis