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nul ne voulait, ni ne pouvait vouloir ; et que chacun, quand il y pensait, ne concevait que comme un acte de défense, une réponse à quelque agression. On peut affirmer que l’idée de déclarer la guerre à quelqu’une des nations voisines ne s’est jamais présentée à un esprit français depuis 1870…

Cependant notre armée, souvent critiquée, exposée tantôt à des suspicions, tantôt à des tentations politiques, profondément troublée en quelques circonstances, sut, en dépit de toutes ces difficultés, accomplir un travail immense. Elle a pu se tromper quelquefois ; mais gardons-nous d’oublier qu’après tout ses erreurs comme sa valeur ne sont que les nôtres. Elle est indivisible de la nation qu’elle reflète exactement. Le pays peut se mirer dans son bouclier.

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Le sang de l’archiduc a coulé. Les derniers moments de la paix sont venus.