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En somme, ces livres où je cherchais ce qu’il me fallait pour apprécier l’effet singulier que me produisaient quelques nouvelles, ne m’offraient qu’un désordre d’images, de symboles et de thèses dont je pouvais déduire ce que je voulais, mais non ce qu’il me fallait. Me résumant mes impressions, je me disais qu’une partie des œuvres historiques s’applique et se réduit à nous colorer quelques scènes, étant convenu que ces images doivent se placer dans le « passé ». Cette convention a de tout temps engendré de très beaux livres ; et parmi ces livres, il n’y a pas lieu de distinguer (puisqu’il ne s’agit que du plaisir ou de l’excitation qu’ils procurent) entre ceux de témoins véritables et ceux de témoins imaginaires. Ces ouvrages sont parfois d’une vérité irrésistible ; ils sont pareils à ces portraits dont