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veloppée, leur était éminemment favorable à ce mode de concevoir. Si l’on considère la suite des découvertes et des réalisations qui se sont produites dans cet ordre de choses du xiie au xive siècle, on assiste à une évolution bien remarquable, qui peut s’interpréter comme une lutte entre une imagination et des desseins de plus en plus hardis, un désir croissant de légèreté, de fantaisie et de richesse, — et d’autre part, un sentiment de la matière et de ces propriétés qui ne s’obscurcit et ne s’égare que vers la fin de cette grande époque. Ce développement est marqué par l’accroissement de la science combinée de la structure et de la coupe des pierres, et s’achève par des prodiges et par les abus inévitables d’une virtuosité excessive. Mais avant d’en arriver à cette décadence, que de chefs-d’œuvre, quels accords extraordinairement justes entre les facteurs de l’édifice ! L’art n’a jamais approché de si près la logique et la grâce