verselle devrait triompher même de l’habitude, même de la nouveauté — celui qui n’a pas regardé dans la blancheur de son papier une image troublée par le possible, et par le regret de tous les signes qui ne seront pas choisis — ni vu dans l’air limpide une bâtisse qui n’y est pas, — celui que n’ont pas hanté le vertige de l’éloignement d’un but, l’inquiétude des moyens, la prévision des lenteurs et des désespoirs, le calcul des phases progressives, le raisonnement projeté sur l’avenir, y désignant même ce qu’il ne faudra pas raisonner alors, celui-là ne connaîtra pas davantage, quel que soit d’ailleurs son savoir, la richesse et la ressource et l’étendue spirituelle qu’illumine le fait conscient de construire. Et les dieux ont reçu de l’esprit humain le don de créer, parce que cet esprit étant périodique et abstrait, peut agrandir ce qu’il conçoit jusqu’à ce qu’il ne le conçoive plus.
Construire existe entre un projet ou une vision déterminée, et les matériaux qu’on a choisis. On substitue un ordre à un autre qui est initial, quels que soient les objets qu’on ordonne. Ce sont des pierres, des couleurs, des mots, des concepts, des hommes, etc., leur nature particulière ne change pas les conditions générales de cette sorte de mu-