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TRIOMPHE DE MANET ‘ « MANET ET MANEBIT » Si la mode fût aux allégories, et qu’il plût à un peintre de composer un « Triomphe de Manet », l’idéç peut-être lui vien¬ drait d’entourer la figure de ce grand artiste du cortège des il¬ lustres confrères qui acclamèrent son talent, soutinrent son effort et entrèrent dans la gloire à sa suite, sans toutefois que leur en¬ semble puisse le moins du monde se comparer ni se réduire à une « Ecole ». Autour de Manet, paraîtraient les ressemblances de Degas, de Monet, de Bazille, de Renoir, et l’élégante et singulière Mo- risot ; chacun bien different des autres par la vision, le métier et le caractère ; tous différents de lui. + Monet, unique par la sensibilité de sa rétine, analyste extrême de la lumière, et comme maître du spectre ; Degas, dominé par