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POÉSIES Mais la dormeuse file une laine isolée ; Mystérieusement l’ombre frêle se tresse Au fil de ses doigts longs et qui dorment, filée. Le songe se dévide avec une paresse Angélique, et sans cesse, au doux fuseau crédule, La chevelure ondule au gré de la caresse... Derrière tant de fleurs, l’azur se dissimule, Fileuse de feuillage et de lumière ceinte : Tout le ciel vert se meurt. Le dernier arbre brûle. Ta sœur, la grande rose où sourit une sainte, Parfume ton front vague au vent de son haleine Innocente, et tu crois languir... Tu es éteinte Au bleu de la croisée où tu filais la laine.