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Afin que l’hymne monte aux oiseaux qui naîtront,
            Et que le pur de l’âme
Fasse frémir d’espoir les feuillages d’un tronc
            Qui rêve de la flamme,

Je t’ai choisi, puissant personnage d’un parc,
            Ivre de ton tangage,
Puisque le ciel t’exerce, et te presse, ô grand arc,
            De lui rendre un langage !

Ô qu’amoureusement des Dryades rival,
            Le seul poète puisse
Flatter ton corps poli comme il fait du Cheval
            L’ambitieuse cuisse !…

— Non, dit l’arbre. Il dit : Non ! par l’étincellement
            De sa tête superbe,
Que la tempête traite universellement
            Comme elle fait une herbe !