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S’il en était autrement, s’il en fût une suprême en soi et par soi, nous pourrions la trouver par réflexion ou par hasard ; et étant trouvée, devrions mourir. Ce serait pouvoir mourir d’une certaine pensée, seulement parce qu’elle n’a point de suivante.

Je confesse que j’ai fait une idole de mon esprit, mais je n’en ai pas trouvé d’autre. Je l’ai traitée par des offrandes, par des injures. Non comme chose mienne. Mais.

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Analogie du mot de de Maistre sur la conscience d’un honnête homme ! Je ne sais pas ce qu’est la conscience d’un sot, mais celle d’un homme d’esprit est pleine de sottises.

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Je ne sais pas telle chose ; je ne puis pas saisir telle chose, mais je sais Portius qui la possède. Je possède mon Portius, que je manœuvre en tant qu’homme et qui contient ce que je ne sais pas.