Page:Valéry - Œuvres de Paul Valery, Vol 2, 1931.djvu/141

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


O


(13 juin 17)

A. Je sentais bien en écrivant que les parties de violon ne devaient pas avoir de clef, mais sur Le point d’effacer, j’ai trouvé (secundum Petrum) qu’une bourde vaut mieux qu’une rature. Je change d’avis.

B[1]. Où trouve-t-on ces définitions de figures de rhétorique, et quel est le livre à consulter sur l’ancienne théorie de la rhétorique ?

J’ai souvent eu l’envie de reprendre cette analyse antique, mais d’abord faudrait-il la connaître et je ne sais où la trouver. J’ai la rhét. d’Aristote où il n’y a rien.

C. J’aime la musique plus que je ne l’estime. Je l’estime un peu plus que je ne la connais.

Pour moi, elle suggère toujours, (quand je la goûte) non pas chose faite, mais chose à faire. Comme Le Bavarois, selon Bismarck, est une créature intermédiaire entre l’Autrichien et l’homme, la Musique, selon Paul, est un procédé enregistreur (très précieux) qui s’intercale entre l’Impression et l’Intellect.

C’est pourquoi la meilleure musique est la plus rigoureuse.

  1. A ne pas laisser sans réponse