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(Est-ce beau !)

Pierre Louÿs, c’est une autre affaire.

Quoiqu"il ne Veuille jamais, jamais m’écouter — ni se coucher à 22 h. (nouvelle), ni insérer tranquillement dans la véritable Psyché un certain poème qui est Apogée, — ni… — toutefois la charmante amie de l’Éros ne saurait lui être ravie.

Non, mon vieux, les quatre lignes que tu as mises en fin de lettre pour m’offrir ce mot, me sont vraiment, profondément plus — je ne sais quoi — que tout.

Je ne vais pas gâter ce don et ce moment en acceptant. C’est un sacrifice que tu fais. Tu as travaillé dix ans sur un livre, tu l’appelles de ce nom. C’est dans les chambres de ton esprit un animal familier, un enfant, une maîtresse, et bien plus encore. Tu es rentré pour travailler à Psyché. Tu t’es levé pour aller voir Psyché. Tu as maudit Psyché, tu l’as attendue, tu l’as eue, tu l’as apprivoisée, tuée, ressuscitée… Non pas sous un autre nom, mais sous ce nom : Psyché, Psyché, Psyché.

Je serais un bien grand cochon de te prendre ce signal de ton cerveau… Tu y penserais d’abord comme à ta chose. Et puis un écho de l’esprit te répondrait : — Madame est avec M. Valéry, auquel Monsieur l’a cédée.