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LETTRE
A PAUL SOUDAY



Mon cher ami,

Me voici enfin un peu loin de Paris, d’où le médecin m’a expulsé. J’ai achevé par une ligne de points… un absurde pensum que je m’étais donné par complaisance ; j’ai emporté de quoi ne rien faire ; et laissant la N.R.F. se débrouiller avec Variétés II qu’elle imprime (du moins, je l’espère) et avec mes Poésies, je suis venu ici boire un assez vif mistral qui y règne et regarder sur la vitre Les écumes éparses, et Les chers focs, les fameux, les ridicules, Les vrais, Les authentiques focs, les focs, les clin-focs, petits et grands focs, picorer, picoter… comme si le poète absurde et obscur avait raison… (et vous aussi).