Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
PHÈDRE
Que penses-tu, Socrate ?
SOCRATE
Si elle représente quoi que ce soit ?
PHÈDRE
Oui. Crois-tu qu’elle représente quelque chose ?
SOCRATE
Nulle chose, cher Phèdre. Mais toute chose, Éryximaque. Aussi bien l’amour comme la mer, et la vie elle-même, et les pensées… Ne sentez-vous pas qu’elle est l’acte pur des métamorphoses ?
PHÈDRE
Divin Socrate, tu sais quelle confiance simple et singulière j’ai placée, depuis que je t’ai connu, dans tes lumières incomparables : je ne puis t’entendre sans te croire, ni te croire sans jouir de moi-même qui te crois. Mais que la danse d’Athikté ne représente rien, et ne soit pas, sur toute chose, une image des emportements et des grâces de l’amour, je le trouve presque insupportable à ouïr…