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GUSTAVE NADAUD ET LA CHANSON FRANÇAISE

avec juste raison, le vigoureux talent du chansonnier, et avait mis en lui toute sa confiance, pour combattre et enrayer les refrains dépravés.

E. Chebroux a tenu parole ; l’on ne saurait trop le louer d’avoir flétri la chanson du ruisseau, car on recrute de nos jours, pour les laboratoires de l’obscène chanson, hommes et femmes (principalement ces dernières) auxquels on apprend un répertoire que réprouve toute morale, « et dont le succès tient surtout au costume suggestif de l’interprète féminin, qu’à un semblant de talent ». Une fois les chansons et les gestes appris, cet oiseau de passage ira semer dans des salles de province et de l’étranger le virus malsain d’une littérature pornographique !

Alors, et d’après ces colporteurs, l’étranger jugera notre littérature et nos mœurs ! C’est une honte et l’on devrait y veiller en haut lieu avec plus de souci ; pour notre respect national, c’est un devoir !

Nous nous excusons de cette digression, et nous nous empressons de revenir au parfum plus agréable de la Muse du poète.

De la préface que Nadaud rima pour les « Chansons et sonnets » (1885), d’Ernest Chebroux, comme elle honore autant celui qui l’écrivit que celui qui la mérita, nous nous plaisons a en reproduire les derniers vers :