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la pensée. Vous vous croyez libres parce que vous dites ; « Pas d’étiquettes ». Vous abusez de cette formule dont il ne faut user qu’avec précaution. Son rôle est actuellement d’absoudre la paralysie morale et d’assurer la liberté de ceux dont l’unique objectif est de ne pas être dérangés. Vous vous croyez sages en réprouvant « l’extrémisme de gauche comme celui de droite » ; vous assimilez ainsi deux choses incomparables à tous égards et vous vous faites lourdement les complices d’un des sophismes les plus révoltants qui aient sévi dans les cervelles. Vous croyez votre apathie digne d’éloges parce que vous vous proclamez « tolérants ». Mais que resterait-il de votre tolérance si on en retirait tout ce qu’elle contient d’ignorance et de mépris des malheureux ? Vous vous croyez les maîtres parce que l’idée sort de votre race. Mais elle est maintenant plus forte que vous, et, désormais, on ne peut pas plus changer les temps futurs que les temps passés. Il y a derrière vous un fleuve vivant, qui s’arrache aux souterrains, qui