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II


L’ensemble des institutions sociales est absurde. Elles sont iniques, elles sont meurtrières, mais parce qu’elles sont, avant tout, absurdes. La loi qui régit les ensembles devrait être conforme aux aspirations, aux besoins de l’ensemble — ou tout au moins comporter un maximum d’adaptation à ces besoins. Or elle se présente partout, au contraire, comme un régime de coercition injustifiée exercé par une minorité sur la grande majorité des vivants. Les institutions ont toujours tendu et tendent toutes, sous des appellations et des modalités diverses, à assurer l’intérêt de quelques individus, au détriment de l’intérêt général. Les hommes sont conduits, utilisés et classés malgré eux-mêmes et contre eux-mêmes. Les hommes sont des instruments, des armes, ou simplement des chiffres, maniés par quelques poten-