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la lutte inégale du bien et du mal, devient une mauvaise action, n’est qu’un signe de myopie aristocratique, ou bien un prétexte trop expliquable et peu excusable pour demeurer commodément réfugié dans les phrases et dans les nuages. Quant à généraliser à l’activité politique elle-même, les tares, les pièges, les petitesses, les défaillances de certaines politiques ou de certains politiciens, c’est un sophisme enfantin indigne de l’esprit. Si le monde vivant doit s’ordonner autrement ou s’il doit rester ce qu’il est, ce sera par des mesures politiques, et toutes les paroles ne changent rien à cette évidence. Faire de la politique, c’est passer du rêve aux choses, de l’abstrait au concret. La politique c’est le travail effectif de la pensée sociale, la politique, c’est la vie. Admettre une solution de continuité entre la théorie et la pratique, laisser à leurs seuls efforts, même avec une aimable neutralité, les réalisateurs, et dire « nous ne connaissons pas ces hommes-là », c’est abandonner la cause humaine.