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se déclarerait bolchevik. Copier servilement la grande révolution russe serait en faire une injurieuse caricature. Bolcheviks en Russie, nous sommes communistes en France, et si notre but est analogue au but que poursuivirent nos camarades, nous savons que l’existence de la petite bourgeoisie française, cette autre victime de la guerre capitaliste, cette dernière venue au prolétariat, et de la petite paysannerie qui connaîtra sous peu son avènement à la misère, exigent que nous arrivions au but par d’autres moyens.

Mais cette distinction nettement établie, nous affirmons notre complète solidarité avec l’héroïque république des Soviets, et nous savons exprimer la pensée du prolétariat français en signifiant à nos maîtres actuels qu’ils répondront demain de leur forfait d’aujourd’hui.


Les Militants au Parti.


Les explosions révolutionnaires, depuis un an, déflagrent avec une fréquence, avec une force toujours plus grande. À peine un foyer s’est-il apaisé qu’un autre surgit. Mais nulle part, sauf en Russie, l’action du prolétariat n’est décisive. Émeutes, troubles locaux, grèves avortées, signes avant-coureurs. C’est la faillite qui mettra le feu.

Or, ces heures d’attente vont être longues. La guerre n’aura été qu’un prologue à des troubles qui dureront le temps d’une génération. D’ici là, si on veut que le sang ne ruisselle pas, si on veut que l’opération se passe bien proprement, il faut une préparation méthodique, une éducation intensive du prolétariat qui, par la faute de la