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faire bénéficier la nation seule de ses richesses en houille blanche, créer, enfin, l’hygiène, une hygiène de force à lutter contre le danger grandissant des épidémies et de la tuberculose, en un mot sauver le peuple français et refaire la France, le futur Parlement en est incapable, parce que, Parlement bourgeois, il devra servir des intérêts opposés à ceux de la nation, les intérêts des profiteurs et non pas ceux des victimes.

Avec un soviet, voilà un danger qu’on ne pourra même pas envisager.

D’abord, élu des seuls travailleurs, composé de travailleurs, il n’a cure que de leurs intérêts.

Et puis, il n’a pas le temps de former aristocratie, de se détacher de la masse d’où il sort. À peine en émerge-t-il que l’y voilà replongé. Réuni pour quelques jours seulement et avec des mandats précis, il se borne à être l’écho direct de la voix de la foule, à contrôler la gestion des comités techniques, où des hommes compétents et responsables administrent, travailleurs silencieux, ce qui leur a été confié.

Promptitude dans la discussion et dans le vote, sévérité d’un contrôle que la camaraderie n’a pas le temps d’aveugler, garantie de compétence et de technicité, voilà, sauf erreur, ce à quoi tendent soi-disant certains avocats d’une démocratie nouvelle ou d’une royauté restaurée, plus éloquents à flétrir les politiciens qu’à vouloir ce qu’il faut pour en libérer la France : voilà ce que donne le soviet, qu’on insulte, mais qu’on cache.

Voilà ce que nous voulons sans concession, sans retard.

On peut trouver, même parmi de bons milieux, des hommes qui proclament tous ensemble que la situation est révolutionnaire et que pour éviter cette révolution