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moqrie sur vote intention, mais alors qu’on gouaye pour badiner ça n’est pas pour tout d’bon ; un joli garçon prend ça d’la part qu’ça vient, j’naurais donc qu’a eu m’fâcher aussi comme ça drès qu’ma tante m’a dit queuques railles sur la raison du nom que je m’nomme, quand alle a dit, ma nièce Nanette a de l’esprit comme un dragon, c’est dommage qu’alle porte l’nom d’âne pour sa fête ; et moi j’vous ly ai répondu, dame ! comme on répond quand on sait répondre : Allez, si j’suis âne, ma tante, j’n’en ai pas moins la crainte d’Dieu d’vant les yeux ; là-dessus alle s’est tait ben vite comme vous savez, et puis alle a changé d’discours sur un aute langage ben plus moins gausseux. Ça vous montre-ty pas que j’devons être pas tant d’une himeur qui s’offense, comme si c’était ben gracieux d’être comme ça. C’est pourquoi faut mieux du caractère aisié qu’du rude ; moi j’aime mieux un mouton qu’un loup, parquoi j’voudrais qu’vous ayez un peu d’douceur pour que j’vous r’gardit comme un mouton, comme j’y serai toujours.

Votre, etc.

Maneselle,

C’est ben vrai ce qu’vous dites-là, faut pas s’arrêter à langue d’un moqueux, et puis queuque ça m’fait tout ça ? Pourvu qu’j’ayons une branche d’vote amiquié ? J’faisons plus d’contenance d’un filet d’vote paroly que d’un tas d’jazeux qui se fairont gros comme des bœufs, à cause qu’ils avont pour deux yards d’inloquence. Vous n’avez qu’à dire moi j’serai doux morguié comme d’l’eau d’any pour marque