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Avec votre chien de regret.
Mais c’est vrai ; tien, le v’la tout blême.
Allez, n’vous chagrinez pas.
J’allons aller cheux mon oncle Batiste,
C’est un bon jardinier fleuriste,
Il a des fleurs jusqu’à la Saint-Thomas :
C’n'est pas heu loin qui demeure :
Drès qujaurons bu ça, j’irons.
Allons, Babet, achève, et pis partons.
Monsieu paye-t-y tout ? — Oui. — C’est bon.
Quoi donc ! C’est pas par-là ! — Comme y court ? Y s’en va ?
Dites-nous donc adieu, hé Daniel, bon voyage :
C’est pourtant l’bon Dieu qu’a fait ça !
Queu malin chien ! Parlez la belle image ;
Courez donc pas si fort, vos mollets vont tomber ;
Ôtez-vous donc d’son passage.
Il a l’mors aux dents, gare ! y va regimber…
Grâce à mes pieds, de leurs mains je m’échappe.
Protestant bien qu’avant qu’on m’y rattrappe,
On verra vos attraits le céder à Vénus,
En défaut changer vos vertus,
Et mon respect, mon amitié, mon zèle
Désavouer mon hommage fidèle.