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Tandis que d’un fort gras poulet
Margot ne fait que trois bouchées ;
Ses manchettes toutes tachées
Par la graisse qu’on voit dessus,
Semblent des manchettes au jus.
Nicole à qui le gosier bouffe,
Dit : — Varse à boire, car j’étouffe…
« — Hé ! pargué, dit Margot, prens-en ;
« J’aim’rais autant être au carcan
« Qu’auprès de toi, car tu me foule… ;
« — Eh va-t’en aux chiens, vilain moule !
« As-tu pas peur qu’pendant s’temps-là
« On n’mange ton manger que vla ?
« Mais voyez s’te diable de gueule !
« T’es bonne ; mais c’est pour toi seule,
« Car tu sais la civilité
« Comme un rien. À vote santé,
« Monsieux madame la mariée !…
« — Ben obligé. — Ben obligée.
Les de rechefs de tous côtés,
Sont à rasades ripostés :
Chacun crie à fendre la tête.
Françoise qui toujours est prête
À faire entendre son caquet,
Veut crier plus haut ; un hoquet
Lui coupe soudain la parole.
Il redouble. « — Oh ! lui dit Nicole,
« Ne nous dégueule pas au nez
« Toujours. Jérôme lui dit : « — T’nez
« Pour qu’ça passe, buvez, commère,
« C’est l’droit du jeu… — Hé ben, copère,