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C’est pourtant le beau d’une noce !
Mais quand le moyen est petit
Et que l’on a grand appétit,
Il faut se passer d’équipage.
On arrive donc. Grand tapage
Motivé par la bonne humeur.
Fait l’éloge de chaque acteur :
Sur la table une nappe grise,
Est à l’instant proprement mise.
Et bientôt après, le couvert.
« — Monsieux, j’avons faim. On les sert.
Les deux époux, selon l’usage,
Sont placés au plus haut étage.
« — Allons, Margot, tien, passe, toi.
« — Moi ? Quand t’auras passé… — Pourquoi ?…
« — Pourquoi ! parce que t’es la tante.
Jérôme qui s’impatiente.
Pour les faire cesser, leur dit :
« — Morgué, tout ça se r’afroidit,
« Assisez-vous donc, queux magnières !
« Vous faut-il pas ben des prières
« Pour faire assir ?… — Mon guieu non,
« Nous y vla-t’-il pas ?… — Ah ! bon donc !

On s’assied. Le vin, la bombance
Leur impose un joyeux silence ;
Personne ne sert, chacun prend
Au plat, et chaque coup de dent
Est enfoncé jusqu’à la garde :
L’une se jette sur la barde.
L’autre sur le cochon de lait,