Page:Vadé - Œuvres de Vadé, précédées d'une notice sur la vie et les oeuvres de Vadé - 1875.djvu/56

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Et flatte-toi qu’un souteneur
« N’a pas trempé dans note honneur,
« Mouche-toi, va, car t’es morveuse !… »
À ces mots, Margot furieuse,
Grinçant les dents, roulant les yeux,
Lève un poing ; mais entr’elles deux
Nicole adroitement se jette :
« — Allez, que l’diable vous vergette.
Leur dit-elle en les séparant.
Mais Margot, en se rapprochant.
Allonge et lève une main croche…
À mesure qu’elle s’approche.
Nicole en riant la retient :
« — Margot, est-ce que ça convient
« Un jour de noce ? c’est enutile,
« Allons, r’mets-toi dans ton tranquille,
« T’es brave femme, on sait ben çà. »
Ce mot de brave l’apaisa.
Même elle promit à Nicole
D’oublier tout, et tint parole.
Sur-le-champ on vint avertir
Qu’il était heure de partir.
On partit, et la compagnie
À la belle cérémonie.
Assista très-dévotement.
Le notaire et le Sacrement
Ayant autorisé la fille.
D’être femme et d’avoir famille,
Et George d’être son époux,
Toute la bande au Pont-aux-Choux
S’en va sans prendre de carosse ;