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C’est ce qui cause que Françoise,
Pour avoir l’air d’une bourgeoise,
Vient de se donner un jupon
De satin rayé sur coton :
Que Margot vient de faire emplette
D’une croix d’or, d’une grisette ;
Et que Nicole en s’endettant,
Vient à peu près d’en faire autant.
Mais je les trouve pardonnables :
Leurs dépenses sont convenables
Au motif de leur vanité,
Qu’on doit prendre du bon côté.
La noce de Manon-la-Grippe,
Propre nièce de la Tulipe,
Cousine de Jérôme ; et puis
Filleuse enfin de Jean-Louis,
Mérite bien que la famille,
Pour lui faire honneur, fringue et brille ;
Mais avant les plaisirs fringants.
On introduit chez les parents
Le futur avec la future,
Et l’on parle avant de conclure.
« — Ma gnièce, dit Françoise, hé ben,
« Et vous mon n’veu (car vous s’rai l’mien)
« Vous vous mariez, ça me semble,
« Pour afin d’être joints ensemble ;
« Ça nous fera ben d’l’honneur,
« Vous paraissez bon travayeur,
« Et ma gnièce est une vivante
« Qui sait se magner… — Ah ! ma tante !
« Vous avez ben d’la bonté…