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Avec vos rangs, vos noms, vos titres,
Vous croyez être nos arbitres !
Pauvres gens ! Vos fausses lueurs
N’en imposent qu’à vos flatteurs ;
Votre orgueil nourrit leur bassesse ;
Toujours une vapeur épaisse
Sort de leur encens empesté,
Et vous masque la vérité.
Il est un prince qu’on révère,
Pour qui l’univers est sincère,
Qu’on aime sans espérer rien.
Qui ?… C’est votre maître et le mien,
Demandez son nom à la Gloire.
C’est assez dit. Parlons de boire.

Cependant las de godailler.
Nos riboteurs veulent payer ;
Pour payer demandent la carte.
Et par dessus un jeu de carte.
Si-tôt parlé, si-tôt servis ;
« — Mais, dit Nicole, à votre avis,
« Combien avons-je de dépense
« Monsieux ? Lisez-nous ste sentence…
— Le total ? — Oui… — Cinquante sous…
« — Cinquante sous ! je vous en fous,
« C’est trop cher… — C’est trop cher, madame,
Je veux que le Diable ait mon âme
Si je ne vous fais bon marché…
« — Allez, monsieur le déhanché,
« Vous serez content de la bande ;
« Adieu, morceau de contrebande.