Page:Vadé - Œuvres de Vadé, précédées d'une notice sur la vie et les oeuvres de Vadé - 1875.djvu/225

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

VAUDEVILLE

Prétextant une bonne affaire,
Un débiteur d’un ton poli,
Vous promet de vous satisfaire.
Eh ! oui, oui, oui.
Fiez-vous-y !
Plus on est bon, plus il retarde.
Ensuite on a beau le prier,
Il chante, il rit, et vous regarde
Comme Thomas sur le poirier.

Les agréments du badinage,
Aux prudes causent de l’ennui,
Leur conduite en est bien plus sage.
Eh ! oui, oui, oui,
Fiez-vous-y !
Bien souvent l’époux d’une prude
Qu’il respecte tout le premier,
Ferait une épreuve bien rude
S’il montait dessus le poirier.

Un Amant cachant son martyre,
Ne prend que le litre d’ami,
À l’estime seule il aspire,
Eh ! oui, oui, oui,
Fiez-vous-y !
On l’écoute, on l’aime, on se lie,
Et l’amour, ce petit sorcier,
Pour voir la dernière folie,
Monte bientôt sur le poirier.

Quel vif accueil ! quelle caresse
Lise fait à son vieux mari !
Sans doute il a seul sa tendresse,
Eh ! oui, oui, oui,
Fiez-vous-y !