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comique intitulé : l’Impromptu du cœur. C’est une petite pièce faite à l’occasion de l’assassinat du roi ; le fond du sujet n’est rien, mais il y a eu une adresse infinie à ne rien mettre dans les détails qui pût rappeler le malheur, en se réjouissant de ce qu’il n’avait point été commis, et de faire tout porter sur ce pivot-là. Il fallait toujours parler de la joie publique, sans souffler mot de ce qui la produisait ; cela était difficile, et il s’en est bien tiré. Je suis charmé que Vadé ait obtenu cette pension, parce que c’est un galant homme, qui a des mœurs et de l’honnêteté. »

Sans nous arrêter plus qu’il ne faut au changement survenu dans l’opinion de Collé, nous devons constater que, de la Fileuse, non à l’Impromptu du cœur, qui n’est pas une pièce, mais à Nicaise et aux Racoleurs, Vadé avait, sous le rapport de la connaissance du théâtre, de la conduite, de l’action dramatique, de la composition des scènes, de tout ce qui constitue enfin le métier d’auteur comique, réalisé de grands progrès. Le style laissait encore sans doute beaucoup à désirer, mais il est aisé de reconnaître qu’il y avait en notre auteur l’étoffe d’un poète comique amusant, habile et presque original.