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qui est révoltant, sa comédie est, sans la plus légère apparence de fond, sans imagination, sans caractère et sans comique. On peut juger sur cette pièce, très-définitivement, que ce jeune auteur ne sera jamais capable d’en faire, même de médiocres, »

Il ne nous est pas possible de contrôler ce jugement fort sévère de Collé, attendu que la comédie en question ne se trouve point dans les œuvres de Vadé, et que, probablement, elle n’a jamais été imprimée, mais on sait que, comme critique, l’ex-chansonnier, devenu censeur grave et austère, est assez sujet à caution. Ses mémoires offrent plus d’un exemple de condamnations du même genre qui ont été désavouées par la postérité et par lui-même, notamment en ce qui concerne Beaumarchais. On verra d’ailleurs, un peu plus loin, en quels termes le même Collé s’exprime sur Vadé, à propos de la mort de l’auteur de la Pipe cassée.

Il paraîtrait que la chute de sa comédie fut une leçon pour le jeune poète et le tint éloigné du théâtre pour quelque temps. Il voulut vraisemblablement faire son apprentissage du métier d’auteur dramatique sur les petits théâtres avant de tenter de nouveau la fortune sur notre première scène comique. Trois ans après seulement, le 8 mars 1752, il fit jouer, à l’Opéra-Comique, la Fileuse, parodie d’Omphale. Cette pièce figure en tête de ses œuvres complètes.

Cinq mois plus tard, le 7 août, il fait jouer, au théâtre de la foire Saint-Laurent, le Poirier, opéra-comique en