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Plus tard sans doute il sut réparer cette faute de ses premiers ans, et combla par de bonnes et fructueuses lectures des grands écrivains français cette lacune de son éducation, car ses épîtres, ses pièces de théâtre et la plupart de ses poésies légères témoignent d’une connaissance suffisante de l’histoire ancienne et de cette mythologie grecque qui jouait un rôle si important dans la poétique de son temps.

Ce fut probablement à Soissons, à Laon et à Rouen, où il résida comme contrôleur du Vingtième dans l’administration des finances, de 1739 à 1744 et pendant les deux années suivantes où il exerça auprès de M. le duc d’Agenois les fonctions de secrétaire, qu’il perfectionna lui-même son instruction, tout en faisant les délices des sociétés bourgeoises où il était fort recherché pour son esprit et pour sa gaieté.

Déjà il avait écrit quelques vers et particulièrement de ces lettres entremêlées de fantasques bouffonneries en vers et en chansons, si fort à la mode depuis le célèbre voyage de Chapelle et Bachaumont. Ses amis, ses protecteurs, qui le jugeaient merveilleusement doué pour la poésie et pour le théâtre et pensaient que l’atmosphère de Paris ne pourrait que favoriser le développement de ses talents naturels, animer, surexciter son inspiration et sa verve, s’efforcèrent de lui fournir les moyens de réparer l’insuffisance de ses ressources pécuniaires en lui faisant obtenir un emploi dans les finances ; il fut attaché à Paris, au bureau du Vingtième,