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III

L’ÉCOLIER ET LA FÉRULE.

Certain espiègle, un de ces bons apôtres
Qu’on laisse tard en pension,
Resta pour sa malice et par punition
Sur un banc, tandis que les autres
Étaient dans le jardin en récréation ;
Mais le marmot en faction
Trouvant enfin ce rôle ridicule,
Pour sortir de l’inaction
Sur la table prend la férule :
Cachons, dit-il, ce vilain instrument.
Où ? dans ma poche ? non, vraiment ;
On peut me fouiller… Ah ! je tremble !
Monsieur l’abbé n’a qu’à venir.
Remettons-la… Cependant il me semble
Que j’ai le temps… Oui, par plaisir,
Et pour nous venger tout ensemble,
Ôtons toujours ce moyen de punir…
Soudain dans un coin noir la férule est mussée :
— Mon pauvre enfant, dit-elle, écoute bien ces mots.
Le mal que je t’ai fait, et dont je suis fâchée,
T’épargna de bien plus grands maux,
Et tu voudras tantôt ne m’avoir point cachée.
On va voir qu’elle avait raison.
La cloche sonne, on rentre en classe :
Un tel ? dites votre leçon…
Fort bien ! à l’autre… à merveille !… L’on passe