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Lise dans un tems où l’Église
Appelle ses enfans à la confession,
S’y rendit pour avoir remise
D’un cas où la portait son inclination,
Que les vieilles nomment sottise,
Et que les jeunes gens appellent passion.
« — Ça, ma fille, lui dit le Père Siméon,
Pour votre bien ne faut ici rien taire ;
Répondez donc ingénument,
Lorsqu’arriva le dangereux moment
Où le Démon vous portait à mal faire
Par l’organe de votre amant,
L’acte de votre part fut-il involontaire
Ou bien de votre gré ?… — Mon père…
Ce fut… je ne sais pas comment…
J’aimais Tircis.. — Allons, point de mystère…
— Eh ! bien… ce fut… très-volontairement.
— Bon. Après. Le détail… Car il est nécessaire
Pour ressentir l’effet du sacrement
Que vous contiez entièrement l’affaire.
— Tircis, dit-elle, à qui je savais plaire,
Me plut aussi… C’est un garçon charmant…
— Mon enfant, il faut vous défaire
De ce mot doucereux dont nous n’avons que faire ;
Nommez-le Tircis seulement.
— Eh ! bien ; Tircis me pressait vivement
De payer son ardeur sincère,
Et de finir son rigoureux tourment…
— Après… — Un jour sur la fougère
Qu’il s’exprimait encor plus tendrement.
D’amant timide, il devint téméraire,